Conférence
LA GENÈSE DE L’ÉCOLE PUBLIQUE ET DE LA DÉMOCRATIE SCOLAIRE AU QUÉBEC

Au tournant du 19e siècle, les nations européennes et nord-américaines, sous la poussée des Lumières et de la pensée libérale émergente, créent tour à tour leur système d’écoles publiques. Le Bas-Canada n’échappe pas à ce mouvement : dès 1803, l’Assemblée législative créée l’Institution royale, organisme rattaché au gouvernement colonial, chargé de mettre partout en place des écoles publiques à la demande des communautés locales. Mais l’intention d’en faire des organes d’anglicisation et de « protestantisation » de la population entraîne le boycott de l’Institution royale.
Aussi, en 1814, un mouvement s’amorce au sein de la nouvelle élite canadienne-française pour créer dans les campagnes des écoles publiques sous la gouverne d’élus au sein des communautés locales. Les députés de l’Assemblée législative vont cependant se heurter à l’opposition du gouvernement colonial et de la hiérarchie catholique. Le dénouement ne se produira qu’en 1829 . L’Assemblée législative adoptera la loi dite « des écoles de syndics » que le gouverneur acceptera enfin de sanctionner. Mais pour y mettre fin en 1836 au cours du nouvel affrontement politique de 1836-1837 !

Jean-Pierre Proulx racontera d’abord les péripéties politiques et les débats idéologiques qui ont mené au dénouement de 1829 et à l’échec de 1836. Il fera état des influences extérieures qui ont marqué ce projet. Il décrira enfin la mise en œuvre ce projet fondateur au plan démocratique, administratif et pédagogique.

+++ Quelques mots sur le conférencier +++

Jean-Pierre Proulx détient un doctorat en théologie portant sur l’information religieuse au Québec. En mai 1968, il entre au quotidien Le Devoir comme reporter aux affaires religieuses,
puis après 1972, il est affecté principalement au secteur de l’éducation. Entre 1974 et 1980, il devient consultant au Conseil scolaire de l’île de Montréal, un organisme public de concertation des établissements scolaires. À l’été 1977, il passe au ministère de l’Éducation pour prendre en charge l’administration de la Charte de la langue française.
En septembre 1980, il est de retour au Devoir où il est rédacteur en chef adjoint et éditorialiste. Puis à partir de 1982, il revient au reportage en éducation tout en s’intéressant encore à la religion.
Pendant toutes ces années, il accumule une expertise sur les institutions scolaires du Québec. Attiré par la recherche, il publie des articles dans des revues savantes. Il reçoit une invitation de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal à poser sa candidature à un poste de professeur.
Jean-Pierre Proulx s’est intéressé dans ses recherches et ses publications particulièrement au droit et à la démocratie scolaire, et aux dimensions linguistiques et religieuses de notre
système éducatif. Il a publié en 2009 et réédité en 2017 chez Chenelière-Éducation, un sous le titre : Le système éducatif du Québec et la profession enseignante. Il a publié en 2014 aux Presses de l’Université Laval un ouvrage en histoire de l’éducation intitulé : La Genèse de l’école publique et de la démocratie scolaire au Québec, 1814-1838.
Depuis sa retraite, il mène depuis des recherches en histoire sociale locale au 19 e siècle, notamment sur le régime seigneurial et l’histoire des familles